Dans le choix du support, je ne me suis pas donné d'idée de façon de faire au départ, car au premier coup de burin, je ne savais pas : une vague idée, un amour caché à mettre en forme pour percer l'abcès de mon coeur un peu timide qui se cachait derrière des raisons. Sur de la pierre que mon père avec ramené d'un tailleur de pierre, un stock qui était là, au milieu de la cour de la ferme. C'était l'été et l'ennuie me gagnait comme j'avais horreur de refaire deux fois la même chose une nouvelle expérience se profilait, prendre un morceau, un marteau, un burin, et me voilà parti dans un coin de la ferme pour taper, rogner, mettre en forme. Et en découla la naissance d'une des premières petite princesse d'une longue série. Ce ne fut pas réellement ma première création mais celle-ci je l'avais fait et allait durer pour une éternité c'est ce qui m'a séduit dans l'utilisation de la pierre. Avec l'exploitation de la technique de la taille directe, un nom qui m'était totalement étranger avant et jusqu'à mes premières expositions où j'ai reçu les premières remarques des visiteurs qui à vrai dire en savaient plus que moi sur ce vocabulaire de connaisseur, mais bon, si on en parle c'est que l'on s'intéresse. Il y a des gens qui sont obligés de savoir ce qu'ils font avant d'avoir commencé de donner un nom à chaque mouvement.
La pierre mon premier support personnel, elle était là ,devant moi, quelques temps ont passé, bien six mois pour que je me lance dans une autre qui fut un échec, j'avais cassé les pieds de la première pendant la conception, là je lui ai cassé l'oreille, le nez, c'était un portrait d'un boxeur imaginaire, de ce fait je renonçais pendant un an à cette expression. Je m'intéressais à des domaines de divertissement plus prometteurs. Quand une amie artiste me donna un moyen de locomotion contre rien du tout, moi j'étais très content de cet acte, je ne savais pas comment la remercier, alors elle m'a raconté une histoire avec un peintre et des asperges qui par la forme m'a séduit. Pour la remercier je m'entrepris à sculpter le scooter, et là pas de casse possible, avec une patience que jamais je n'avais eu avant, j'entrepris ce travail. Après quelque temps le résultat était superbe, et j'offris celui-ci à ma généreuse amie, qui me félicita et m'invita à faire d'autres sculptures que j'allais exposer avec eux dans leurs futures expositions. Une promesse qu'ils ont tenue. Et c'est comme ça que j'ai attrapé le virus de la création. Il me fallait une contrainte supplémentaire pour avoir un résultat qui me plaise.
Ensuite je me donnais passagèrement dans le bois, suite à une pénurie de pierre, hé oui ! j'avais épuisé le stock de chutes qui me dura bien quatre à cinq ans. Et même je me rappelle la dernière oeuvre réalisée avec ce stock : c'était l'église de Chézy sur Marne, la fin d'une période de pré-apprentissage. Alors je me suis lancé dans une sculpture de taille: l'enfant et le coq, réalisée en sycomore du Chêne blond un bois magnifique, deux mois de travail intermittent. L'intérêt du bois c'est que cela ne casse pas et le poids moindre par rapport à la pierre, donc un transport facilité pour les expositions, ce support est idéal pour entreprendre des sculptures à taille humaine de petit budget. Un bout de bois qui me vient encore du stock de mon père, c'était un copain qu lui avait donné quelques troncs pour bois de chauffage.
Le métal m'est venu par la recherche de l'alliance des trois éléments majeurs dans les matériaux dit nobles, je voulais utiliser les trois pour faire un art noble fais avec des matériaux utilisés par les prédécesseurs de la sculpture , et aussi je voulais les unir pour des compositions comme "genèse", le prisonnier... Après je me suis dit qu'il suffisait à lui même pour "ballerine".
Le but est de garder l'authenticité de la première vision, de ce qui semble être vrai pour rien on peut basculer vers l'expression inverse de ce qui est ressenti . Il est important de contrôler sa boulimie créatrice pour ne pas tout brûler dans les premiers instants de l'ébauche, reculer au maximum cette sensation de déjà vu amenant de l'émotion au dégoût, ce qui pousse a signer l'oeuvre sans avoir eu la jouissance d'un travail qui met en relation la volonté et le résultat. Ce n'est que l'expression intérieure de soi-même affirmée dans l'univers de la vision et du toucher.
La sculpture est l'une des seules expressions artistiques les plus complètes qui soit, de la pensée à la signature. C'est une foule d'opérations de désirs, d'amour, d'envie, de mélancolie. Pour chaque oeuvre on a, je crois une foule de sentiments qui représentent des vies. Comme pour la gestation d'un enfant, son éducation, sa révélation au monde assimilable à l'exposition. Soit on est accepté ou rejeté. Une oeuvre c'est pareil : j'aime ou je n'aime pas. Par chance les goûts de chacun sont différents. Mais il m'est arrivé d'avoir une désapprobation totale du public sur des sujets qui pour moi étaient très importants comme pour "Nous Autres", je me suis rendu compte que c'était mon approche. Comment l'expliquer oralement, mais s' il avait fallu que je parle pour m'exprimer, je serais comédien, je gesticulerai et émettrai des sons. C'est dans des moments tels que l'on apprend à garder un peu de soi. et ne pas tout déballer sur un bout de bois. L'expression doit rester libre comment faire se mettre sa création derrière des barreaux, ne pas franchir des limites.
Non depuis le début je m'exprime librement, tout est bon à dire, les limites cela fait déjà un bout de temps que je les ai franchis, brisé les barrières de mon espace. Avec la sculpture je suis libre, j'obéis à ma conscience, à la conscience humaine. Nous sommes tous de cette cause, l'humanité l'évolution intellectuelle la plus élevée dans l'ignorance. qui sommes-nous? d'où vient-on? Que de questions! L'expression artistique permet de réponde à ces questions, elle permets de nous connaître mieux nous même, nos contemporains.
Une science d'observation, "Regarde et tu apprendras". Des paroles bien sages dans notre société, et qui heureusement sont bien vrai, c'est la réponse à toutes nos questions, depuis des millénaires, ce qui nous à permit d'évoluer, c'est ce sens de l'observation, du don de la reproduction, l'apprentissage des éléments. La mesure des sens, l'Homme être doué des cinq sens un très beau cadeau de la génétique, l'évolution du tri naturel.
L'Homme est victime de son destin, il a su comprendre une partie du monde qui l'entoure, a reproduit des éléments physiques,